1. Contexte général
La semaine 15 de l’année 2025 confirme une intensification de la circulation de plusieurs maladies à potentiel épidémique sur l’ensemble du territoire guinéen. Dans un contexte de renforcement de la veille sanitaire, les données issues du système DHIS2 font état de nombreux signaux épidémiologiques dans les domaines de la santé humaine et animale.
Face à cette situation, il est impératif d’intensifier les mesures de surveillance, de prévention et de communication communautaire, dans une logique de riposte anticipée et coordonnée.
2. Données clés de la surveillance épidémiologique (S15, 2025)
Rougeole – 301 cas suspects
- Des flambées sont toujours enregistrées dans plusieurs districts sanitaires malgré la fin des campagnes de vaccination dans 23 DS.
- Les zones les plus affectées incluent Matoto, Ratoma, Nongo et Kindia.
- Plusieurs cas graves ont été référés aux centres de traitement épidémique (CT-Epi), notamment à Kindia (7 cas) et Nongo (1 cas).
Analyse : La persistance de la rougeole après la campagne indique des poches de non-vaccination et une couverture vaccinale insuffisante. L’exposition communautaire reste élevée.
Méningite – 08 cas suspects
- Les cas sont répartis sur 6 préfectures, dont N’Zérékoré centre et Ratoma qui ont franchi le seuil d’alerte.
- Réactivation de la surveillance sentinelle sur 30 sites.
Analyse : Le franchissement du seuil d’alerte appelle à des investigations rapides, un renforcement du diagnostic précoce et une intensification de la sensibilisation dans les zones urbaines denses.
Rage humaine – 1 cas confirmé à Matoto
- Confirmation d’un cas de rage humaine, présence continue de rage canine dans plusieurs préfectures.
- Décès lié à une morsure de serpent rapporté à Pita.
Analyse : Ces données renforcent la nécessité de stratégies intégrées « Une Seule Santé », incluant la surveillance vétérinaire et les services de santé humaine.
Fièvre jaune – 13 cas suspects / Mpox – 1 cas suspect
- Les tests se sont révélés négatifs, mais les alertes soulignent l’importance de maintenir la vigilance face aux maladies émergentes.
Analyse : Bien que non confirmées, ces alertes doivent être prises au sérieux, notamment dans les zones à forte mobilité ou faible couverture vaccinale.
PFA/Poliomyélite – Surveillance maintenue
Aucun nouveau cas confirmé, mais les indicateurs de surveillance restent critiques à maintenir pour prévenir toute réintroduction du virus.
3. Recommandations et messages de communication sur les risques
✅ Rougeole : appel urgent à la vaccination
« Tous les enfants doivent être vaccinés, même après la campagne. La rougeole tue. Elle peut être évitée. »
- Renforcer la mobilisation communautaire via les leaders religieux et locaux.
- Relancer les stratégies avancées dans les zones à faible couverture.
✅ Méningite : connaître les signes d’alerte
« Fièvre + maux de tête intenses + raideur de la nuque = urgence médicale. »
- Diffuser massivement les messages via radios communautaires.
- Organiser des causeries dans les écoles et marchés.
✅ Rage et morsures : réagir sans attendre
« Après une morsure, ne pas attendre : se laver, se rendre au centre de santé. »
- Cartographier les centres de prophylaxie et diffuser leurs coordonnées.
- Promouvoir la vaccination des chiens dans les zones à risque.
✅ Santé animale et zoonoses : une vigilance partagée
« Ce qui touche les animaux touche l’homme. Prévenons ensemble les épidémies. »
- Consolider la coordination intersectorielle entre santé humaine, animale et environnement.
- Informer les éleveurs, chasseurs et agriculteurs sur les risques zoonotiques.
✅ Mpox, fièvre jaune, polio : maintenir la confiance dans la vaccination
L’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire appelle les citoyens à :
- Signaler tout cas suspect ou comportement inhabituel d’un proche ou d’un animal.
- Participer activement aux campagnes de sensibilisation et de vaccination.
- Respecter les messages officiels et éviter la désinformation.
5. Conclusion
La situation épidémiologique en Guinée durant cette semaine 15 appelle à une mobilisation collective, proactive et coordonnée. Seule une approche intégrée et participative permettra de prévenir l’aggravation de ces foyers épidémiques et de protéger durablement la santé des populations.